CHAPITRE 2 - PARTIE 1/3
Les attentes des Français
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Comme nous l’avons vu, plus d’une dizaine de variables peuvent influencer les solutions de mobilité qui nous sont proposées. Mais il existe également des variables personnelles complémentaires. Un même trajet peut être vécu de manière totalement différente par deux individus ou dans des contextes différents. Si un Parisien met une heure pour aller travailler, cette même durée pourrait sembler inacceptable pour un habitant de ville moyenne de province. Dans le même temps, d’autres prennent plaisir à faire plus d’une heure de trajet pour aller chez Ikéa par exemple. N’oublions donc pas que la mobilité, c’est avant tout une expérience, et qu’il existe une réalité individuelle dans la perception d’un trajet qui peut dépendre notamment de :

Notre rapport au temps : c’est peut-être l’un des critères le plus souvent mis en avant et celui qui a inspiré Bruno Marzloff dans la création du cabinet Chronos dans les années 90. Aujourd’hui, un Français met 48 minutes en moyenne pour aller travailler.


En 2002, l’ouvrage « la France à 20 minutes » posait cette idée qu’il existait une frontière psychologique moyenne liée au temps. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le titre leader de la presse gratuite « 20 minutes » a choisi son titre en fonction de la durée moyenne d’un trajet de transport en commun. Nous sommes passés de la France à 20 minutes à « la ville du quart d’heure », concept de village réinventé au profit du bien-être proposé par Carlos Moreno et repris notamment par Anne Hidalgo dans sa récente campagne pour un nouveau mandat parisien. Selon Ipsos, au-delà d’1h10 A/R passée par jour pour aller travailler, le temps devient un irritant du quotidien, sauf pour ceux qui transforment ce temps en temps utile. L’étude BMW Odoxa étudie précisément cet aspect et démontre notamment que près de 60% des gens définissent le « loin » plutôt par rapport au temps qu’à la distance. Comme vous le verrez plus loin, la durée du trajet est liée à sa pénibilité perçue.

« Améliorer le wifi dans le métro surtout, pour permettre de rendre le voyage moins long car occupé, et cela permet aussi de pouvoir effectuer quelques tâches professionnelles donc bien occuper son temps d'attente! »
Fabienne / secrétaire, en couple avec enfants, vivant dans le Jura / Tributaire des transports


Notre rapport au plaisir : Un déplacement contraint, rendu nécessaire par l’obligation d’aller travailler, ne sera pas vécu de la même manière qu’un trajet, même plus long, pour faire du shopping ou du tourisme. Il sera en général perçu comme du temps de perdu. Il existe bien une différence de perception entre un trajet et un voyage. Et pourtant, faire de chaque déplacement un moment d’enrichissement ou une source de plaisir est un axe de recherche actuel pour de nombreux opérateurs de mobilité, que ce soit des constructeurs automobiles ou des acteurs comme les compagnies aériennes ou la SNCF. A de rares exceptions près, le plaisir de conduire est bien souvent oublié dans les scénarios de voiture autonome, alors que le plaisir du divertissement ou de l’éducation pour modifier notre rapport au temps sont largement préemptés.

« Le réflexe de propriété a laissé place à l’usage. Ainsi, le parc automobile s’est considérablement réduit : chacun loue en fonction de ses besoins »
Corine / enseignante, Nîmes, en couple avec deux enfants / tributaire des transports

• Notre rapport au statut social induit par un mode de transport : Depuis de nombreuses années, la possession d’une voiture s’est imposée comme un statut social. Selon l’étude BMW Odoxa, un peu plus de la moitié des Français en est encore convaincue. Et si le référent changeait ? Si dans l’imaginaire collectif, la location ou le covoiturage devenait le nouveau « cool » ou « smart », ou si l’énergie utilisée devenait source de fierté ?

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